
La Noce : Brecht à l’italienne.
Le spectacle se distille avec une lenteur calculée qui place tout le temps le rire au bord du malaise.Stylisation des caricatures, esthétisme soigneusement composé, une certaine mélancolie métaphysique sous la satire, cela fait songer parfois au « Bal » d’Ettore Scola. C’est précisément ce qui nous a touché dans cette réalisation.
Philip Tirard – La Libre – 11 août 2005
Le Festival rit jaune avec La Noce chez les petits bourgeois.
Avec le Théâtre de l’Eveil on vient de se prendre de solides coups de poing dans les dents. L’égoïsme bourgeois en prend pour son grade, annonçant le pire. Mû par le repli sur soi, par la couardise et par l’intolérance, le XXe siècle peut vraiment commencer. Le XXIe ne paraît pas avoir changé son fusil d’épaule.
Guy Pion compose un couple vertigineux avec Béatrix Ferauge. Grégory Praet et Coralie Vanderlinden renvoient à la complexité de la jeunesse. Sandrine Versele et David Pion forgent un duo de jeunes mariés un peu désiquilibré mais efficace.
Laurent Ancion – le Soir – 12 août 2005
Farce brechtienne pour meubles Ikea (ou assimilés) admirablement mise en scène par Carlo Boso et jouée avec truculence par les comédiens du Théâtre de l’Eveil. On en vient à se demander si l’esprit petit bourgeois ne serait pas éternel tant rien ne semble changer au rayon « bonnes manières ». L’effet miroir est garanti.
Thomas Ghysselincks – Zone 02 – 7 septembre 2005
Un cauchemar vaudevillesque avec son double mécanisme du burlesque grinçant et de la faillite d’un monde social, familial, politique. les meubles mal collés par l’époux se cassent, les vernis craquent, les egoïsmes se hérissent et s’engouffrent la bêtise, la méchanceté et l’hypocrisie avec relents sexuels.
On sent poindre la catastrophe, sous le jeu d’une énergique troupe de comédiens qui tente (et y parvient souvent) à doser la farce, la dérision et l’impuissance.
Michele Friche – Le Vif-l’Express – 26 août 2005