L’Atelier

De Jean-Claude Grumberg

Laboratoire de la mémoire.

Michel Kacenelenbogen explore les éloquents non-dits de la pièce de Jean-Claude Gumberg.

Guy Pion et Muriel Jacobs au comble de l’émotion.

Pièce construite dans la tradition du théâtre yiddish, mêlant au plus intime rire et gravité. Magistral procédé, magistralement mis en oeuvre.

Les comédiennes ont trouvé une cohésion, un ton et un rythme parfaitement adaptés : en quelques minutes, le spectateur est « cueilli » est plgé dans l’univers de l’atelier dirigé par Monsieur léon et sa femme. Guy Pion confère à ce petit patron qui a échappé aux rafles et survécu en se cachant une humanité drolatique et déchirante. Ecrasé par une culpabilité de survivant – Hélène, son épouse, interprétée avec coeur par Béatrix ferauge, est revenue des camps -, il cache sous un autoritarisme pathétique une compassion maladroite.

Philip Tirard – La Libre Belgique -13 novembre 2006

Tailleur pour drames.

Un marathon d’émotion mené avec une belle maîtrise par Michel Kacenelenbogen, qui confirme sa magistrale direction d’acteurs.

Pour peu qu’on aime le théâtre qui imite la vie, l’Atelier ne manque d’aucun argument. On vit avec toutes les petites fourmis de l’atelier, quintette magnifique et irrésistible, résumant tous les tempéraments : Mimi l’insoumise (Naïma Triboulet, qui s’empare à la perfecrion d’un rôle superbe), Gisèle la déprimée (Claire Bodson), Laurence la coincée (Sandrine Versele), Marie la disrète (Hélène De Reymaecker) et bien sûr Simone, à laquelle Muriel Jacobs confère une dose de mystère et de retenue essentielle au développement de la pièce. A ce quintette d’ouvrières s’ajoute un contrepoint patronal : Léon, le boss de l’atelier qui offre à Guy Pion l’un de ses plus beaux rôles – encore un!- portant à bout de bras les grandeurs et les fragilités de ce petit bonhomme à la charnière des temps. Entre presseurs et clients, ce sont une quinzaine d’interprètes qui donnent corps à l’éternelle lutte de Grumberg pour se réconcilier avec le monde…

Laurent Ancion – Le Soir – 17 novembre 2006