Forts de leurs succès précédents, les marionnettes et les comédiens dirigés par le Loup Bleu (alias Antoine Laprise) reviennent pour un coup de dépoussiérage des textes classiques. Les ingrédients de base sont demeurés les mêmes : beaucoup d’humour, une alliance permanente entre pantins divers et acteurs de chair, un rapport au présent à travers les mots d’autrefois.
Ruedutheatre – 18 novembre 2008
Hautement absurde, avec des revirements inattendus et de fantastiques trouvailles scénographiques, la pièce-film coécrite par Loup bleu et Michel Tanner souffre peut-être un peu de la densité de son contenu. Elle parvient toutefois à capter l’attention du public avec des épisodes comme le massacre de la Saint-Barthélemy et les complots politiques de l’ultra-catholique duc de Guise. Ce qui n’est pas un mince exploit.
Dès la première scène, Loup bleu met la table pour ce théâtre-cinéma ou ce cinéma-théâtre, dont il est l’une des vedettes. «Puisque les médias nous manipulent, manipulons les médias!» nous lance-t-il en se félicitant de ce choix artistique ambigu.
les comédiens doublent les personnages, narrent l’histoire. Antoine Laprise (Loup bleu) joue également de la batterie, Jacques Laroche (La Boétie, entre autres), qui signe la mise en scène, y va de quelques riffs de guitare et de savants effets de bruitage. C’est que le XVIe siècle était rock’n’roll, insiste Loup bleu. Guy Daniel Tremblay (Montaigne), Annie Darisse et Beatrix Ferauge (excellente) complètent la distribution.
Attention, il s’agit bel et bien d’une pièce pour adultes. Ne vous faites pas berner par Loup bleu, subversive marionnette philosophe qui en connaît un rayon sur l’histoire de la Renaissance et qui vous fera regretter d’avoir séché vos cours de philo pour passer l’après-midi avec…
Jean Siag – La Presse – 22 février 2010
Avec Les Essais d’après Montaigne, le Loup Bleu nous fait son petit… cinéma.
Original, prolixe et engagé, la joyeuse, mais hautement révélatrice proposition du Sous-Marin Jaune éclaire notre trouble humanité de ses éternelles errances récurrentes, selon une approche où minutieuse recherche et substantiel texte évitent pourtant totalement tout didactisme par le rire qui instruit, mais dans une forme hybridée d’un média qui versus le théâtre est déjà bien hégémonique…
Lequatrième.com – 20 février 2010
(Québec) Une fois de plus, Loup Bleu se révèle un mythe de peluche absolument pas miteux. L’omniscient quadrupède nous enjôle, on est pendu à ses babines, on sait avec assurance que ce malin broyeur de temps et de tragique ne prendra pas congé de nous sans régurgiter quelques piquantes boulettes de révisionnisme. Dans toute cette ironie, Montaigne est plus qu’un prétexte. Il est là, vivant. Il naît, il grandit, il commet des frasques, il apprend; il n’enseigne pas, ni ne prêche, il constate et se désole du sectarisme et de la violence frivole de ses contemporains. Il est parfois contredit, son amour d’autrui se limite à des considérations «utilitaires» s’agissant de sa femme. Il entend Brassens rendre hommage à sa pensée : «Mourrons pour des idées, d’accord, mais mourrons de mort lente.» On ne pouvait exploiter le dixième des thèmes des Essais, mais on en dit assez, et assez nettement pour éclairer le parcours de leur auteur.
Jean St-Hilaire – Le Soleil – 9 avril 2009
Les Essais, d’après Montaigne, du Loup Bleu et Michel Tanner, réjouissent l’enfant en vous avec leur forme enfantine ainsi que l’adulte penseur par leur profondeur et leur lyrisme solennel. Philosophes et penseurs contemporains, réjouissez-vous.
Montrealexpress – Audrey Bluteau – 22 février 2010